cinéma coréen, terre de contraste !

Je suis allée voir hier soir, "une femme coréenne". J'aurais dû savoir après "Locataires" que cela n'allait pas le faire. En effet, j'ai remarqué que généralement, la production coréenne est assez inégale, à mon goût. Même si à l'heure actuelle, j'ai vu plus de "bons" films que de "mauvais" venant de ce pays, je reste sceptique étant donné que le plus mauvais film que j'ai vu était "la femme est l'avenir de l'homme". Et bien, il me faut avouer que cette "femme coréenne" vient de rentrer directement dans le top 5 des plus mauvais films que j'ai vu (avec "la femme est l'avenir de l'homme", "le roi scorpion", "rencontre avec le dragon", "Closer").

Là, où "Locataires" racontait une histoire d'amour, on ne voit qu'une histoire de fesse dans le film d'Im Sang-soo. On vous raconte une histoire et c'est tout, un peu comme un système de navigation GPS vous expliquerait comment aller d'un point A à un point B (ou une démonstration mathématique !). L'intérêt est donc maigre. L'histoire peut-être résumée à "C'est un couple qui se délite..."

« Locataires » utilisait le silence comme moyen de communication en soi. Ici, les dialogues sont extrêmement ciblés, percutants et crus. Il faut croire qu'en Corée le sexe est le loisir préféré des gens et qu'on en parle comme du temps en Angleterre : le plus "naturellement" possible ! Forcément, avec ma bonne éducation catho et mon côté "sainte nitouche", ça me gêne "un peu" (euphémisme). Par contre, j’ai beaucoup aimé les images où la femme danse nue dans son salon. Le rapport du corps à l’espace est intéressant ainsi que la transformation d’un moment de solitude en « prise de distance ». Les scènes de « cul » n’ont aucun intérêt, par contre L Il leur manque un peu de « chaleur » et de « poésie ». A trop vouloir en montrer, on perd le sens…

Ce qui est fou c’est que les critiques sont excellentes voire dithyrambiques ! C’est un film sur l’évolution des mœurs en Corée, la libération de la femme, etc. Je me demande si on a vu le même film !!!

Paris Match - Christine Haas

Im Sang-soo dessine, avec humour et sensibilité, les contours d'un bonheur fluctuant, dans une Corée récemment démocratisée (...) où le sexe sauvage et ludique est plus libre que la parole.[...] Le cinéaste est sévère avec le sexe masculin, englué dans un passé traumatisant. L'espoir du futur s'incarne tout entier dans la femme : aventureuse, décomplexée et portée par la vie. Des préliminaires à l'orgasme final, ce film est jouissif.

Ciné Live - Laurent Djian

Hymne à la femme autant que drame sur l'éclatement d'une famille (...), une implosion due à une sordide tragédie, montrée avec une brutalité aussi rageuse qu'inattendue par un cinéaste génialement doué pour prendre le spectateur à revers. De beaux moments de poésie traversent aussi cette oeuvre d'une insolite drôlerie.

Cahiers du Cinéma - Mia Hansen-love

En Corée il n'y a qu'un chemin. On ne contourne pas les obstacles, on les prend de front. Quant à savoir si c'est une véité que les femmes coréennes maîtrisent aujourd'hui les hommes ou si c'est une angoisse, que le cinéma exorcise - nul ne le peut, seul l'avenir.