vive la belgique
(voici un artricle envoyé par email par une amie belge, flamande :))
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TENDANCE
Le Belge, objet de snoobisme
Le dernier chic à Paris, selon le magazine culturel Zurban ? , comme on aurait un dogue, un Rothko ou une Aston.
"Ils sont snobs, ils sont cool, ils sont snoob !" Exit le bobo, Zurban a décrété l'avènement du néo-bobo, le snoob. Dans son numéro du 2 novembre, l'agenda culturel parisien tente de lancer un nouveau concept sociologique qui regrouperait "une tribu de happy few à qui le vulgus refile de l'urticaire et cultivant la singularité à tout prix". A la lecture, on ne voit pas bien ce qui le distingue du snob, du mondain, voire du bobo. "Bien sûr que si !", assure Zurban, le snoob est le dérivé sympathique du snob.
Ben oui, c'était difficile de se pointer chez le chroniqueur Ariel Wizman ou la créatrice de bijoux Sophie Levy et de leur dire : "Bonjour, on est Zurban, vous êtes des snobs finis, on passe à l'interview ?" Artiste, écrivain, vendeur de savonnettes, tout le monde doit vendre sa tambouille dans la presse, mais de là à se faire insulter, il y a des limites. Et puis il y a déjà la télévision pour cela.
IntEressE
Alors que seraient les signes extérieurs de snoobisme ? Il porte une petite culotte en cachemire, il milite contre le string, il marche en sandalettes en bois à lanière de cuir, il ne fait pas de sport, il habite un immeuble haussmanien si possible rive gauche, il trouve l'Asie banale et ne jure que par l'Islande, il roule en vélo danois à rétrofreinage, il mange de sucettes au foie gras de chez Fauchon, il offre des bijoux vintage et, last but not least, il s'arrache le Wallon (Bruxellois et Flamands apprécieront au passage la synecdoque).
Bref, le snoob cesse d'aimer ce que les autres aiment et adore ce que les autres trouvent ringard. Et s'il aime ce qui vient de Belgique, c'est, d'après Zurban, "un juste retour des choses pour le pays qui a été le plus snobé par la France". Zurban poursuit : "Il serait illusoire de penser que le compatriote du Manneken-Pis est prisé uniquement pour ses qualités de coeur : spontanéité, générosité". Cet amour soudain n'est pas désintéressé. Le snoob aime le cinéma, la mode, les arts plastiques belges. "Et - sait-on jamais -, précise le magazine non sans humour, on pourrait toujours avoir besoin d'être hébergé à Bruxelles." Et si le concept lui-même était intéressé ? Pour faire vendre du Zurban et sa pub ?
Luc Sanboer