cinéma : charlie et la chocolaterie

hier soir, j'ai passé une superbe soirée, en compagine d'un charmant jeune homme de mes amis... nous sommes allés voir le dernier film de Tim Burton, et on s'est régalés tous les deux :)

L'HISTOIRE
C'est l'histoire de la famille Bucket, quelque part en grande bretagne, famille pauvre (genre prolétariat du XIXéme siécle) et en particulier de leur fils Charlie. Cette familel vit dans une ville dominée par l'imposante "factory" : la chocolaterie d'un génie nommé Willy wonka. L'un des grands-pères de Charlie a travaillé là-bas autrefois mais Monsieur Wonka a dû renvoyer ses ouvriers suite à des "fuites" concernant ses recettes secrétes. Pourtant, la chocolaterie fonctionne, hérmètiquement close... grand mystère s'il en est !
Or, un grand concours est lancé : 5 "golden tickets" permettront à 5 enfants de visiter EXCEPTIONNELLEMENT la chocolaterie, accompagné d'un parent

SCENARIO
En fait, l'histoire est à la fois très simple et complexe.
Il s'agit des aventures extraordinaires d'un enfant dans un "pays merveilleux", à la mi-chemin entre "Hansel et Gretel" et "Alice au pays des merveilles" ! Cependant, dans ce film, nul n'est épargné et tout le monde se fait méchamment égratigner !

·       Willy Wonka est en fait un hurluberlu génial et fou, pervers et névrotique ;

·       Charlie est d'une telle naïveté qu'on voudrait le secouer !

·       Les autres gamins, caricaturaux certes, sont tous à baffer ou à envoyer sans dîner dans leur chambre !

·       Les parents sont odieux et responsables de l'état de leur progéniture.

Tout cela est dénoncé par les "Oompas-Woompas", merveilleuse trouvaille scénaristique !
Il y a d'excellentes idées dans ce scénario puisque on vous explique petit à petit les choses et même si certains rebondissements sont prévisibles il y a des scènes d'anthologie (dont celle de la salle de la télévision !).

REALISATION ET TECHNIQUE
Je savais que Tim Burton était un être d'exception avec une filmographie "à part". Il le confirme avec ce retour au monde de l'enfance mais pas un monde "bête et innocent" car ici tout fait mouche ; tout est ironie sous-jacente !
L'image est époustouflante : couleurs vives, photographie léchée, enchainements fluides. Les effets spéciaux sont parfaitement intégrés et toute incongruité est assimilée (les centaines de OOmpas-Woompas qui ont la même tête !). La dichotomie "noir/blanc" et couleur entre l'extérieur et l'intérieur renforce la différence entre "réalité" et "rêve".
Il y a là une maîtrise technique et esthétique impressionnante : le côté blanc impersonnel de la salle de télévision, le côté globulaire de la salle des inventions avec des couleurs moins "joyeuses", les couleurs gourmandes de la salle de la cascade... La palette graphique est utilisée par thématique.

ACTEURS
Il aurait été si facile dans un tel décor de se satisfaire de peu... Seulement voilà, tel n'est pas le cas. Le film perfectionniste a un casting à sa hauteur ! D’Helena Bonham Carter parfaite en mère de famille fauchée, à la « Barbie » géante, tous les rôles sont donnés sur l’apparence mais aussi sur une adéquation « physique/jeu ». Chaque acteur joue une caricature mais sans forcer le trait ce qui nous permet de rire et en même temps de compatir ! Même les deux petites pestes s’en tirent bien. Ce n’est pas surjoué et ce n’est pas sous-joué : aucun personnage n’est fade mais aucun n’est au dessus des autres… sauf Willy Wonka ! C’est incroyable de voir à quel point Johnny Depp est à l’aise dans chacun de ses rôles. Ici, il est incroyable d’expressivité : tout se lit sur son visage grimé de blanc. Il est le « clown triste » du film… la pierre d’angle, l’engrenage autour duquel tout le film s’articule et pourtant il laisse à chacun sa place (il ne « crève » pas l’écran comme dans "pirates des caraïbes" mais il habite le film en place centrale).

MESSAGES
On peut trouver dans cette histoire pas mal de choses :

• Accusation des « mauvaises éducations » (laxisme de l’autorité, « enfant roi », abus de télé, danger de l’obésité, tendance à la violence, …)

• Dénonciation de la société à 2 vitesses

• Critique de la modernisation et déshumanisation des usines

• Manques de poésie et de rêve dans de nos vies

• Rejet des discriminations en tous genres

CONCLUSION
Je conseille ce film à toute personne qui tout en ayant su garder une âme d’enfant pour se laisser émerveiller par les images, a assez d’ouverture d’esprit pour apprécier le propos sur ces différents modes. Courez le voir si vous voulez passer un moment agréable avec votre chéri(e) ou entre ami(e)s….

Comments

[Niki]

J'aime beaucoup ton analyse du film... mais je garde l'idée surtout d'un moment très poétique et très tendre... On peut aussi le voir sans chercher le message absolu et retomber carrément en enfance... C'est ça le côté fou de Tim Burton... Il nous invite à ne plus nous poser de questions et nous fait rêver complètement.

[canthilde]

Oui, c'est un sacré film. Le scénario est calqué sur le roman que tout enfant qui se respecte connaît par coeur, excepté les scènes avec le père dentiste. J'ai donc été plus bluffée par l'image que par l'histoire, et surtout par le traitement génial des oompas loompas, top groovy.

[Kalyne]

Je vais y emmener fifille et sa copine alors, si c'est bien